Info-lettre - janvier 2022
Paix Force Joie
Tous les non-violents cherchent, par la négative, à faire en sorte que la violence cesse.
Bon ! Bravo ! Intention louable ! Est-ce efficace ?
Oui ! Assez de toutes ces guerres, ailleurs...et ici ! Des gens qui déconsidèrent les autres et en abusent, les violeurs et autres criminels, escrocs de tous poils, aux Bahamas et là-bas, ou encore des mafias répandues sur tous les continents, jusque devant nos portes.
Oui ! Que cela cesse. Je suis d'accord !
Et puis nos pauvres vies, faites de bric et de broc, à assumer le quotidien, les contradictions, des erreurs ou des fautes, autant de violences cachées, presque innocentes, le fait de chacun et de tous...dans certaines traditions, on parle de péché originel, celui que l'on a inné, gravé aux tréfonds, celui du cerveau reptilien dont l'unique objectif est de se préserver des dangers, d'où se reproduire, s'alimenter, avoir sa place, la première de préférence...devenir un héros, le plus beau et le plus adulé.
Bagatelles que tout cela ! Vieilles vanités indispensables qui se cognent au miroir des illusions mais qui ont fait ou font l'Histoire, des fonds marins à nos civilisations.
Fatalités passives, arrangements avec les Dieux et les éléments, orages et tempêtes, pour traverser tant bien que mal une vie sans trop de pénibilité, en bref, s'en sortir pas trop mal, réussir en quelques sortes, sortir de l'anonymat. Mourir enfin, ultime violence pour les uns, délivrance pour d'autres... La condition humaine, quoi !
Mais savez-vous qu'il y a eu et qu'il y a encore des tempêtes dans certains crânes qui auraient pour objectifs d'aller au-delà de cette fatalité passive, laquelle aurait de quoi alimenter les histoires de moultes générations ?
Non, trop banal, peu excitant !
Certains ont mis au point des systèmes pour devenir les maîtres du monde de façon définitive. La série des James Bond, nous montre les péripéties extraordinaires de ce héros 007 qui démolit au péril de sa vie ces intentions criminelles, devient du coup un héros christique et hérite d'un repos éternel dans les bras d'une beauté bien éphémère... God save the Queen !
Rappelons-nous que les Britanniques ont écumé les mers et les territoires « déserts », où les autochtones étaient comptabilisés tout autant que les lions, les girafes ou les singes. Tout ce zoo, objet de conquêtes ! Les Irlandais au XIX ième siècle furent décimés par une famine due au refus des Britanniques de leur fournir nourriture et assistance sous prétexte qu'on ne doit porter secours à des gueux incultes et disgracieux. Dieu nous préserve des rois, des reines, des chefs, des présidents... qui étouffent et donnent la mort comme en un jeu, pour resplendir et garder la main.
Faits relativement récents, n'allons pas voir avant, surtout pas en Amérique ou en Afrique...où Espagnols, Portugais et Français ont rivalisé en cruauté...
Le fond du scénario n'est rien d'autre que celui du passage de la Mer Rouge avec Moïse (sauvé des Eaux (infernales). La liberté pour des esclaves endurant un joug excessif et immérité face à un pharaon Ramsès aux pleins pouvoirs et conforté par les Dieux. Au désert, chemin indispensable vers la liberté, les nuques raides se réveillent : « Eh quoi, n'étions-nous pas bien en Égypte, nous y mangions des oignons tous les jours, tandis qu'ici, dans le désert, rien, des promesses... »
Pour libérer son peuple, Gandhi dut s'attaquer (non-violemment, bien sûr) aux endormissements des indiens, envoûtés par l'Empire britannique. La tâche fut rude, les combats épiques, les résultats mitigés, mais il tint bon parce qu'il avait confiance en la capacité du peuple de refuser d'abdiquer. Des sentinelles se dressèrent avec lui pour affronter les dragons libéraux et assassins mais soutenus par leur droit...donc vertueux.
Aujourd'hui, ne nous voilons pas la face.
Les mainstreams ne le cachent même plus. La gouvernance mondialisée est un fait qui peu à peu envahit nos subconscients et chacun va trouver normal de s'y investir et ne résistera même pas, tant la pollution médiatique est forte.
Je n'irai pas par quatre chemins :
Les institutions financières mondiales, les grands groupes informatiques (GAFAM), les multinationales et les politiques « lobbylisés » par ces dernières nous préparent une lobotisation artificielle et générale du cerveau. Une violence supérieure à toutes celles que l'on a pu voir sur terre depuis le début de notre histoire. Il faut la VOIR, pour la dénoncer.
Une fatalité active est en cours et nul ne sait quelle en sera la fin pour les individus mais l'objectif est clair : un petit groupe de milliardaires cyniques et tout-puissants veulent contrôler l'humanité. La volonté d'injecter (vac@iner?) toutes les populations n'est autre que les rendre impuissantes à la résistance, leur procurer l'illusion d'un bien-être par le gavage de la Science et des techniques des startups, de biens de consommation et les saturer de pain et de jeux virtuels comme satisfaction ultime. Même le plaisir de la reproduction est envoyé aux oubliettes, il n'y a plus femme ou homme, seuls restent des gens promis à des plaisirs sans fin et illimités, excitation en sus, en plus d'être gavés et virtualisés. Devrais-je parler de l'hécatombe mentale et psychique qui s'en suivra ? N'est-elle pas déjà en cours ? Puis-je évoquer ces désastres à venir que les mainstreams actuellement nient ? Ce sera pour une prochaine fois...
Pour en revenir aux scénarios interprétés par Sean Connery, entre autres, notons tous les artifices et gadgets inventés pour résister aux fléaux annoncés lesquels appartiennent aux mêmes ressources que ceux des fauteurs du mal.. Et nous, qu'avons-nous comme moyens de résistances ? L'indiscutable retour sur soi, ce for (fort ? ) intérieur à la disposition de tous à condition de le conforter par la pratique quotidienne de la prière et de la méditation, préférable à la soumission tentante des royaumes des mouches...
En attendant, au plus noir de la nuit, au plus froid de l'hiver, à l'épicentre d'un vide planétaire, une promesse se fait chair.
Celle-ci ne promet pas de choses impossibles, elle veut donner à chacun la faculté de vivre sa vie et d'en être l'acteur en reconnaissant que tout est don reçu et partagé, et n'enfreint pas la liberté individuelle et collective.
Je ne vous propose pas de vivre une belle année 2022, elle sera ce qu'elle sera, mais je vous souhaite Paix, Force, Joie, lesquelles soutiennent l'Espérance, grande sentinelle dressée face à la violence.
« Paix, Force et Joie » bannière de l'Arche de Lanza del Vasto, disciple du Christ et propagateur de l'Ahimsa de Gandhi.
Jaï Jagat, Victoire pour le Monde.
Louis Campana 31/12/2021
PS : Dernières nouvelles du front : Il a été interdit de rire en Corée du Nord pendant 11 jours à dater du 21 décembre, décision du très aimé Kim Jong-Un, président héréditaire, lors de la commémoration des dix ans de la mort du papa...et les Coréens obéissent...Marrant, non ? L' « Hubris », la démesure de la tragédie grecque frappe encore !
_______________________
Texte issu de « La Sélection Du Jour » (LSDJ)
L’Italie impose à présent un « super passe sanitaire », sésame réservé aux personnes vaccinées ou ayant déjà été infectées par le Covid-19. Depuis le début de la crise, ce genre de mesure est diversement analysé. Pour les uns, les « décideurs » cherchent à instaurer un régime post-démocratique, liberticide, discriminatoire, inspiré du crédit social chinois. Pour les autres, les gouvernants responsables prennent des mesures d’urgence destinées à protéger les populations et à faire face à une situation exceptionnelle.
Les premiers récusent l’autorité, les seconds lui font confiance.
S’insurger contre des mesures protectrices a quelque chose d’irrationnel. C’est comme si en temps de guerre, on dénonçait les tickets de rationnement. Cette attitude est-elle néanmoins répréhensible ? Le statut de citoyen va-t-il dépendre d’un QR code ? On voit bien l’opinion se diviser en deux camps, les soumis et les récalcitrants, les peureux et les dangereux. Pendant des années, la lutte contre l’exclusion fut une priorité morale. Et voilà que l’exclusion s’impose sous le commandement du « prenez soin de vous ». Notre rapport à l’autorité s’en trouve questionné.
Comment y répondre ?
En 1963, une expérience marqua les esprits. On la doit au psychologue Stanley Milgram (1933-1980), professeur à Yale. Son nom passa dans la culture populaire à travers le cinéma et la télévision, avec le film I comme Icare d’Henri Verneuil (1979) et le documentaire Le Jeu de la mort de Christophe Nick (2009).
On en connaît le principe : un élève, assis sur une chaise électrique, doit mémoriser une liste de mots et les répéter. Un enseignant chargé de vérifier les réponses les lui dicte. Chaque fois que l’élève se trompe, l’enseignant doit le punir. Comment ? En lui envoyant une décharge dont il peut augmenter l’intensité jusqu’à la mort (450 volts). L’enseignant le sait et entend l’élève souffrir. Il agit sous les ordres d’un expérimentateur en blouse blanche. Cette figure d’autorité l’encourage à toujours aller plus loin. Bien sûr, seul l’enseignant ne joue pas la comédie. Il pense être l’acteur de l’expérience, alors qu’il en est le sujet. En trois ans, au fil d’une vingtaine de protocoles, Milgram observe quelque 700 personnes. Toutes avaient répondu à une annonce invitant à participer à une expérience sur la mémorisation.
Un an après l’exécution d’Adolf Eichmann en Israël, le psychologue voulait comprendre la « banalité du mal », le concept développé par Hannah Arendt : comment des hommes ordinaires avaient-ils pu contribuer sciemment à un programme d’extermination ? L’expérience de Milgram montre que les deux tiers des enseignants administrent une dose mortelle à leur élève ! Certes, à partir de 150 volts, ils renâclent mais continuent à obéir dès lors que l’expérimentateur les y invite, chaque fois de manière plus impérative. Quand la blouse blanche ne se manifeste pas, un enseignant sur cinq appuie encore sur le bouton, et ce jusqu’au bout !
De cette expérience on tire plusieurs leçons :
- dans tous les cas (excepté une frange sadique de 2%, ce qui n’est pas nul), les enseignants sont persuadés de faire le bien, de servir le progrès scientifique incarné par le prestige du professeur et de l’université Yale. Le discours de légitimation emporte le libre-arbitre ;
- l’expérience met les enseignants en état de dissonance cognitive puisque l’acte qu’ils posent dit le contraire de l’émotion qu’ils reçoivent. Ce malaise dissuade un tiers des sujets de continuer. Ceux-ci font primer leur humanité. Les deux tiers surmontent ce malaise en se déresponsabilisant, sur le mode : « je ne valide pas ce que je fais mais je le fais au nom de la science », laquelle fonctionne comme une idéologie. Ici, il n’y a pas de différence entre l’uniforme SS et la blouse blanche ;
- les enseignants les plus consciencieux sont ceux qui obéissent le plus. L’éducation est ici interrogée. Quand la parole du père, de la mère ou du maître n’est jamais remise en question, le risque de soumission à l’idéologie est d’autant plus grand. Milgram montre que l’obéissance héritée de la famille ou de l’école ne suffit pas. Il faut lui ajouter un récit, une idéologie, derrière laquelle notre libre-arbitre va s’abriter pour nous ôter tout sentiment de culpabilité.
On comprend pourquoi depuis les années soixante l’autorité est de toutes parts combattue. Les peuples traumatisés la perçoivent comme dangereuse. La bombe nucléaire offre un tel pouvoir de destruction que la société ne doit absolument plus retrouver une cohérence propice à un récit guerrier. Il faut faire émerger des contre-pouvoirs, pour conjurer les folies des appareils d’États.
Ce qui intrigue, c'est que soixante plus tard, la soumission à l'autorité fonctionne toujours à plein, malgré la révolution libérale-libertaire et l'émancipation individualiste. C'est ce qu'illustre la logique du passe.
L'expérience de Milgram montre que les hommes sont toujours plus disposés à se soumettre qu'à résister. Et pour peu que nous le fassions au nom du bien, nous sommes alors capables de tout accepter, même le mal absolu.
Louis Daufresne
_______________________
PS : N'hésitez pas à transférer cette Info-lettre à vos contacts si vous la jugez opportune et pertinente ... et pensez aussi à adhérer à Gandi International ...
(Lien : "soutenez nous/adhésions" )
Merci !