Les jeux mondiaux des pouvoirs sont attrayants. Les tenants des manettes s'en donnent à cœur joie. Le grand défi est de parvenir à avoir le monopole définitif sur les concurrents, le KO duquel personne ne se relève. A lire ou écouter les médias, ce grand jeu est passionnant, plein de retournements, de succès et d'échecs, de soubresauts ou, au contraire, d'attendus. Ces maîtres du monde semblent invincibles...
Tous les dragons, diables et draculas, nouveaux ou anciens, gesticulent et se provoquent, se menacent, se congratulent et finissent par disparaître.
Ces démons grouillent dans le ventre de tout homme.
Force est de constater que les chercheurs de Paix, de Joie et de souci des autres sont rares ou semblent insignifiants, voire inexistants. Rassurons-nous ! Ils travaillent dans l'ombre des cœurs.
Moi le premier, je n'hésite pas durant mes journées, mes activités, mes analyses à pourfendre et à juger toutes les choses qui me paraissent iniques, destructrices, qui mettent en péril nos sociétés et l'avenir de notre monde. Je me dis cependant que tous mes avis ou opinions comptent peu.
L'info du jour et les exploits du moment durent quelques minutes et sont remplacés par d'autres tout aussi futiles, vains et s'empilent les uns sur les autres et constituent le compost de nos histoires humaines. En quoi ce compost est-il fécond ? En tirons-nous du bon, du beau ?
Je pense que vous êtes comme moi !
Gandhi nous enseigne que l'action juste et désintéressée est la base de l'action politique, sociale, sanitaire, éducatrice, spirituelle. C'est l’œuvre de l’athlète de Dieu ! Mais comment y parvenir ?
Saint Paul aux Éphésiens (Ep 6, 14-17) nous en donne les prémices : « Oui, tenez bon, ayant autour des reins le ceinturon de la vérité, portant la cuirasse de la justice, les pieds chaussés de l’ardeur à annoncer l’Évangile de la paix, et ne quittant jamais le bouclier de la foi, qui vous permettra d’éteindre toutes les flèches enflammées du Mauvais. Prenez le casque du salut et le glaive de l’Esprit, c’est-à-dire la parole de Dieu. »
Gandhi ne s'inscrit pas autrement dans ce combat. Lors de son dernier jeûne à Calcutta, face aux violences destructrices entre Hindous et Musulmans, avec autorité et vérité, Gandhi a remis chacun devant son propre combat, ses propres dragons et diables intérieurs qui ruinent les vies, incendient les corps et tiennent chacun en laisse comme un toutou.
Il en paiera le prix fort quelques jours après...
Pauvres de nous ! Pauvres de nous ! Miserere nobis, Domine !
Le seul vrai combat ! Ça, c'est du sport !
Louis Campana, septembre 2022
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Prix JAMNALAL BAJAJ 2022,
Je suis heureux d'annoncer que le Prix Jamnalal BAJAJ a été décerné à Ogarit Younan et Walid Slaybi, universitaires libanais, ardents défenseurs de la non-violence gandhienne. Ils ont été primés pour leurs actions en faveur de la promotion des valeurs gandhiennes en dehors de l'Inde.
J'ai reçu le Prix BAJAJ en 2008, et à ce titre ai eu la possibilité de présenter des auteurs et acteurs de la non-violence.
C'est la troisième fois que Gandhi International par l'intermédiaire de son Président propose des personnes au Prix BAJAJ avec succès.
D'abord Jean-Marie MULLER en 2013, puis Ziad MEDOUKH en 2017. Aujourd'hui Ogarit YOUNAN et Walid SLAYBI.
Je remercie la Fondation BAJAJ de la confiance qu'elle me témoigne en décernant le Prix pour la promotion des valeurs gandhiennes aux personnes que je leur ai présentées.
Je souhaite que ce Prix soit l'occasion pour ceux qui le reçoivent de développer tout autour d'eux des initiatives vers une économie non-violente à partir du peuple selon les vœux de Gandhi lui-même.
Ce dernier nous enseigne que l'action juste et désintéressée est la base de l'action politique, sociale, sanitaire, éducatrice, spirituelle. C'est l’œuvre de l’athlète de Dieu !
Bravo donc à Ogarit et Walid, ils sont de « ceux qui travaillent dans l'ombre ». Bon travail à eux et à leurs étudiants, et à tous, PAIX, FORCE et JOIE.
Louis Campana, le 18 août 2022.
NB : Jamnalal Bajaj est le fondateur de la multinationale BAJAJ, connue dans toute l'Inde pour sa production de petits appareils électroménagers à bas coût, de motos et du célèbre rickshaw, tricycle répandu dans toute l'Asie. Cette société est aussi dans les assurances avec Allianz, productrice et distributrice d'électricité, ainsi qu'un puissant institut financier et des fonderies. Le groupe est composé de 34 sociétés différentes. L'implication de BAJAJ pour la pensée gandhienne vient du fait que le fondateur a été un compagnon de lutte de Gandhi, il en a été un bienfaiteur, parce que grand propriétaire terrien. La plupart des ashrams où a vécu Gandhi ont été donnés par Jamnalal Bajaj. Ce dernier a aussi partagé plusieurs fois la prison avec Gandhi. Chaque année, la Fondation honore des personnes ou associations qui œuvrent dans la promotion des valeurs gandhiennes dont trois prix pour les Indiens et un pour honorer le travail d'un non-indien. Cependant, c'est vraiment une multinationale aux visages multiples et de l'avis même du doyen de l'Institut d’Études Gandhiennes de Wardha (Institut don de Bajaj lui aussi !) ce n'est pas un modèle d'économie non-violente...mais les leaders actuels tiennent à honorer Gandhi par ces prix... J'ai été invité, moi aussi, aux cérémonies de remises des Prix en novembre prochain. J'en ferai narration...
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