Le contexte et les objectifs des deux rencontres
Notre modèle occidental de croissance, on le sait, conduit à des impasses tragiques : krachs financiers, crises économiques à répétition, effondrement de l’emploi, augmentation des inégalités, exclusion des plus fragiles, déficit alimentaire.
La pollution, la dégradation des écosystèmes, la baisse de la biodiversité, l’épuisement des ressources montrent à l’évidence que la planète ne peut supporter durablement la prédation qu’elle subit depuis deux siècles, et que nous sommes contraints à imaginer un autre modèle de développement respectueux des hommes et de la nature.
Depuis plusieurs décennies, des penseurs, des entrepreneurs, des militants, et des universitaires ont travaillé à inventer des « Alternatives économiques » et de nouveaux rapports économiques et sociaux dans ce qu’on appelle l’économie alternative et solidaire (voir par ex. Anne Potier, Philippe Outrequin et Patrice Sauvage, Les entreprises alternatives, Syros, 1992).
Afin de prendre aussi en compte les analyses et les propositions des partisans de la non-violence, et notamment les intuitions de Gandhi, l’association française Gandhi International et le mouvement indien Ekta Parishad ont organisé au début de l’année 2010 à Bhopal (Madya Pradesh, Inde) un colloque international intitulé « Vers une économie non-violente ». 120 personnes provenant de 20 pays ont échangé durant 4 jours leurs analyses et leurs expériences (le compte-rendu de ce colloque, sous forme d’une plaquette de 31 pages, peut être commandé à Gandhi International, 37 rue de la Concorde, 11000 Carcassonne – 5 € + port 2 € par exemplaire).
Une économie non-violente peut être définie comme une économie dans laquelle les acteurs gèrent leurs relations et résolvent leurs conflits dans le respect de l’autre, dans une dynamique d’équilibre optimal en vue de l’intérêt général : intérêt de tous les acteurs de l’entreprise, bien commun de la société, avenir de l’humanité, respect et restauration de la biosphère.
C’est aussi une économie respectueuse de la vie et des rythmes de la vie. « L’humanité n’a pas su faire la distinction entre la croissance et le développement. La croissance comme fin en soi, c’est la stratégie des cellules cancéreuses. C’est la prolifération incontrôlée, illimitée, sans égard pour le système qui la supporte, qui aboutit à la dégénérescence et à la mort. Le développement, au contraire, c’est la stratégie de l’embryon : mettre les choses qu’il faut à leur juste place et en temps voulu, et en veillant à respecter leurs relations » (Déclaration de l’assemblée du Conseil Œcuménique des Églises, Canberra, 1987).
Nous avons souhaité prolonger ce colloque de Bhopal en France en 2011, et notamment décliner davantage les analyses et les propositions pour les pays occidentaux. En effet, l’échec de la conférence de Copenhague tient notamment au fait que les Européens n’ont pas joué leur rôle dans la concertation internationale relative au climat. En outre, nous avons voulu aussi faire entendre une autre voix en 2011, année où la France a accueilli le G 20, c'est-à-dire les représentants des 20 pays les plus riches de la Terre.
Cette rencontre a aussi été l’occasion d’un appel à une mobilisation internationale en 2012. Une marche non-violente de 100 000 pauvres, indigènes, paysans sans terre, Intouchables, appelée Jansatyagraha (« action non-violente du peuple pour la justice »), a par la suite été organisée en 2012 par Ekta Parishad , entre Gwalhior et Delhi. Cette marche visait à défendre les droits des populations locales aux ressources naturelles (terre, eau, semences, forêts, minerais) dont elles sont dépossédées par les États et/ou les entreprises multinationales en raison de projets immobiliers, autoroutiers, d’extractions minières, de complexes touristiques, de cultures mécanisées à base de pesticides, etc.
L’objectif principal était que les paysans et les populations autochtones puissent vivre décemment de leurs activités agricoles et traditionnelles. Au lieu de cela, ils émigrent vers les centres urbains - gonflant ainsi la population de bidonvilles gigantesques et insalubres - ou se suicident, irrémédiablement endettés par l’acquisition d’engrais, pesticides et semences OGM qui n’ont pas tenu leurs promesses de prospérité.
La marche non-violente d’octobre 2012 en Inde est apparu à beaucoup comme une opportunité historique de mobilisation, car la situation, avec bien sûr des variantes, est la même dans le monde entier. En outre cette action est en rapport avec des problèmes vitaux à l’échelle planétaire : accès aux ressources naturelles, souveraineté alimentaire, sort des plus démunis dans nos sociétés, rôle des femmes, mais aussi démocratie participative, rôle des multinationales, du système économique international, modèle de développement compatible avec la survie de l’humanité.
En lien avec la marche indienne, des actions non-violentes simultanées et concertées (marches, sit-in, chaînes humaines, heures de silence, manifestations sportives, etc.) ont aussi été menées sur plusieurs continents en 2012, et particulièrement entre le 2 octobre (journée internationale de la non-violence) et le 17 octobre (journée internationale de refus de la misère).
Colloque "Vers une économie non-violente" à Bophal (Inde), janvier 2010
Le colloque international organisé à Bhopal du 29 janvier au 3 février 2010 par Ekta Parishad et Gandhi International avait pour titre « Vers une économie non-violente ». Les deux organisations ont fait le constat que la cause principale de la misère dans le monde est la « violence structurelle » du système économique. La rencontre avait donc pour objectif d’articuler la pensée et l’action, à la fois de réfléchir à ce que pourrait être une économie non-violente respectueuse de l’homme et de la nature, et de préparer, à l’occasion de la marche Jansatyagraha prévue en 2012, une mobilisation internationale destinée à faire modifier quelques « règles du jeu » de l’économie mondialisée....
Étienne Godinot
Compte Rendu Bhopal 13 pages
Colloque de Bhopal - Compte-rendu détaillé 32 pages
"Enough for everyones need"- Actes complets en anglais du colloque de Bhopal
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Rencontres de Saint-Antoine l'Abbaye, mai 2011
compte-rendu des rencontres de St Antoine
Entre satisfaction des besoins et avidité,
Une économie non-violente est-elle possible ?
Les Rencontres de Saint Antoine-l’Abbaye (Isère) ont été organisées par Gandhi International, en partenariat avec Ekta Europe
Petit résumé en vidéo des Rencontres: ICI