Nous voulons, ensemble, cultiver nos pommes de terre et notre blé, vivre heureux et en paix
Ces mots, entendus aux informations télévisuelles, viennent de paysans russo-ukrainiens vivant de part et d'autre d'une frontière improbable, décidée par des oligarques de bureau, à Washington, à Moscou, à Bruxelles ou ailleurs.
Il y a le travail et la paix des uns, obtenus à la sueur des fronts, et le besoin de pouvoir des autres sur le front des pré-cités. Ainsi va le monde depuis le poulpe des profondeurs et les premiers balbutiements de son cerveau pré-reptilien jusqu'à nos néo-cortex de ces jours...
Est-il possible de modifier la donne ?
Un petit homme, aux pieds nus, bâton en main, revêtu d'un pagne de paysan, va faire chavirer, du moins dans les fondements, le théorème précédent.
« Non, dira-t-il, votre logique du bon droit acquis sur le dos des autres n'est en rien naturel. » Ainsi, au fil des années, va-t-il déconstruire l'évidence de la colonisation (administrative, psychologique, mentale) pour aboutir à une prise en charge de leur propre vie à des millions de personnes en Inde mais aussi sur toute la planète.
Cet homme, issu de nulle part, sans aucun mandat électoral, parti à la recherche de la vérité, muni de sa seule conscience et de sa force morale va faire admettre à l'Empire britannique, intraitable de réputation, que la colonisation est un abus moral, basée sur la domination et le profit immédiat, sans aucune considération sur les vivants tant humains qu'animaux, végétaux ou minéraux, puisque tout est objet d'exploitation et d'enrichissement. Ce combat moral qu'il va lancer à partir de ses expériences en Afrique du Sud va trouver une résonance politique, sociale, éducative, spirituelle, sanitaire au niveau de la population dans ce qu'elle a de plus sacré : la personne humaine dans son environnement immédiat. Il n'aura de cesse de montrer que tout l'équilibre d'une vie, qui vaille la peine d'être vécue, passe par cette exigence du « pouvoir » de chaque individu.
La plus belle citation de cette nouvelle vision du monde est un constat à l'opposé. J'ai déjà eu l'occasion de la proposer aux chercheurs de vérité :
« Regardez le laboureur penché et songez aux grappes humaines pendues à ses membres, à la pyramide bâtie sur son échine : car il laboure pour le marchand, le gendarme, pour le contrôleur, pour le percepteur, pour le soldat, pour le gratte-papier, pour le banquier, pour celui qui tourne des discours et pour celle qui vend son corps, pour celui qui avale des petits fours et débite des fadaises de salons, pour le filou et le ministre, pour la danseuse et pour le président; il porte leurs châteaux, leurs hôtels, leurs casinos, leurs laquais, leurs espions et leurs officiers, leurs trains et leurs canons. »
(Texte de Lanza del Vasto, tiré du chapitre 25 des Quatre Fléaux, le Diable dans le jeu)
Il s'agit donc de remettre les choses à l'endroit : le respect pour ceux qui remplissent les assiettes, et le bonnet d'âne, au coin, pour celui qui en profite sans avoir rien fait d'autre que manipuler et jouer des coudes...
Alors, vous en dites quoi, braves gens !!!
Churchill a été écarté du pouvoir en 1945 et le « singe à moitié nu » (comprenez Gandhi dans la bouche de Churchill) obtenait la décolonisation en 1947. Et aujourd'hui ? Face à Poutine, Draghi, Macron, Biden, Trudeau et consœurs ou confrères? Accepterons-nous, pleins de honte, de courber l'échine devant le tyran poulpeux afin de satisfaire sa libido menacée ou sa crise d'adolescent boutonneux ? Car finalement, ça se limite à cela une crise de démesure, un caca nerveux qui met le monde en panique. On peut avoir quatre vingt ans et ne pas avoir réussi sa cuti ! C'est vrai que c'est gênant ! La société peut-elle s'organiser en dehors de ces élans guerriers convulsifs ?
Il est difficile sinon impossible d'être cohérent ! J'utilise internet pour faire connaître la pensée gandhienne, rien n'est plus contraire. Cependant les disciples du Christ s’employèrent à diffuser la « bonne nouvelle » à partir des voies romaines, autoroutes de l'information et du commerce. L'histoire nous a donné des exemples de sortie de la dépendance des pouvoirs abusifs :
• Les catacombes, haut-lieu des résistances, où la semence des martyrs créera un monde nouveau, hélas dénaturé par les pouvoirs divers, • Les corporations du moyen-âge comme organisations artisanales, haut-lieu de transmissions de savoir-faire, de bon goût et ingénierie, • Les réductions guaranis en Amérique latine, à la fois haut-lieu esthétique, artisanal et chantres du vivre ensemble, • Les villages autonomes du Sri Lanka, 15 000, issus du travail d'Aryaratné, gandhien toujours vivant, appelés aussi républiques villageoises du réseau Sarvodaya Shramadana (documentaires disponibles sur le site de GI), • Le syndicat Ekta Parishad, en Inde avec Rajagopal, visant à l'autonomie des paysans sans-terre, • Les communautés de l'Arche, bien sûr dont nous sommes issus et toujours actifs... (on peut retrouver tout cela sur internet, puisque le pape François a déclaré cet outil une bénédiction pour notre temps, c'est certainement vrai, mais à quel prix ?
Ce sera tout pour ce mois-ci, partageons le blé, les pommes de terre, les choux et le vin aussi ainsi que la musique, le chant et la danse, la bonne humeur et même internet. Mais par dessus tout, ayons la conviction que « no pasaràn », malgré, de notre part, une certaine incohérence ! Faut faire avec.
A toutes et tous, Paix, Force et Joie...
Louis Campana, mars 2022
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Lamentable fausse route
Je ne cherche pas à excuser Poutine. A l'évidence, il est animé par les excès de l'âme russe, prête à tout et il suffit de lire la littérature russe des siècles derniers pour reconnaître le sceau de cette âme une fois poussée dans ses retranchements.
J'accuse par contre l'Occident (USA, OTAN, Europe) d'avoir poussé à bout cet homme qui depuis plusieurs années prévient les Occidentaux de ne pas inclure l'Ukraine dans cette organisation de surveillance et d'implantation de bases armées contre la Russie, vieux vestiges de la guerre froide, toujours d'actualité pour accentuer les rancœurs et les peurs.
La propagande, menée par l'Occident (je lis la presse occidentale quotidiennement), me pousse à identifier le pourquoi de cette dernière. Une volonté d'isoler le « Tsar » russe et de le mettre hors état de nuire pour récupérer d'une manière ou d'une autre les immenses réserves des gisements de gaz et de pétrole, feignant en plus de vouloir les éliminer de la consommation des européens, lesquels en sont presque totalement dépendants.
Mon ouverture non-violente exige que la part des choses soit faite.
Certes, Poutine a pété un plomb, mais on a tout fait pour cela. Il avait prévenu lors de l' « annexion » de la Pologne, de la Hongrie et de la Tchéquie dans l'OTAN, qu'il n'accepterait jamais celle de l'Ukraine et de la Géorgie. A la dissolution du Pacte de Varsovie, les Occidentaux avaient promis de ne pas étendre l'OTAN en Pologne et autres pays de l'ex-URSS. Les Russes considéraient qu'on les avait trompés : « Notre tort a été de trop vous faire confiance, votre tort de trop en profiter ! »
L'Occident a déjà, à plusieurs reprises, montré sa volonté d'imposer sa vision du monde, en Iran, en Irak, en Afghanistan, au Viet-Nam, en Syrie, au Venezuela, (par le mensonge, les abus et les alliances douteuses (Talibans!)), partout il est reparti la queue entre les pattes et n'a pas compris que des résistances à cette vision étaient devenues pérennes et multiforme, que de plus les gouvernements hétéroclites mis en place ne tenaient pas face à des populations qui n'en ont rien à faire pour des raisons parfois contradictoires.
Il serait opportun, de comprendre ces genèses et comme Gandhi, d'apporter à la connaissance des peuples un regard éclairé. Quels sont les objectifs occidentaux, sinon un ordre nouveau basé sur l'argent, recueilli par les banques au profit des multinationales dirigées par quelques milliardaires privés ? Cette situation était celle de l'Inde face à l'Empire Britannique qu'il avait jugée « diabolique » pour l'Inde mais aussi pour les britanniques eux-mêmes.
L'histoire bégaie une nouvelle fois, et chercher une méthode non-violente de sortie de crise à partir des propositions de MAN, par exemple (reçues aujourd'hui, à voir sur le site du MAN, je suppose !), est assez cocasse. Comment peut-on parler à la fois de non-violence et de parti pris ? La recherche de vérité n'a que faire d'une proposition faite à l'OTAN de développer des escadrons de défense civile non-violente. Une remise en question des solutions politiques agressives doublées d'une médiatisation en sens unique ne sont certainement pas des moyens de faire la vérité et aboutir à des négociations si on ne peut reconnaître le tort permanent de cet Occident. Malade de lui-même, il fait subir à ses propres peuples, en les gavant de propagande, une guerre d'usure psychologique et économique, ainsi qu'aux autres peuples, les « non-alignés » comme on disait il y a quelques années, lesquels subissent et subiront les contre-coups.
La récente pandémie est une preuve de plus de cet assujettissement en processus d'usure afin de rendre dociles et inoffensifs le plus d'individus possible et parvenir par la digitalisation numérique à un peuple troupeau robotisé. Les ultra-libéraux gagneront-ils ?
Ce sera tout pour aujourd'hui.
Bon moral et recherchons la Vérité, elle nous rendra Libres !
Louis Campana, mars 2022
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